• IDÉALISME, SCHIZOPHRÉNIE ET FONDAMENTALISME

     

    IDÉALISME, SCHIZOPHRÉNIE ET FONDAMENTALISME

    SCHÉMA D'UNE IDENTIFICATION

     

    La révolte est la principale réponse à la vacuité morale : pas de dieu, pas de but personnel ou social, pas d'ambition collective, rupture des liens familiaux, famille décomposée... Il y a certainement les repercussions de la crise de l'adolescence (une volonté d'autodestruction).   Le nihilisme est une attitude fréquente à cet âge. Si certains jeunes prennent comme modèles Abdelhamid Abaaoud ou Mohamed Merah, c'est peut-être parce qu'ils sont poussés par le fameux « gène de la criminalité » : l'appel au meurtre serait donc dicté par la formule biologique. Par l'esprit du mal, aussi, qui rôde autour de nous. Quand l'individu choisit (pas toujours à la suite d'un débat critique interne suffisant) de sortir de l'aura des trois P (pape, pope, pasteur), s'il n'est pas assez fort psychologiquement, il peut lui arriver de suivre l'option du mal paroxystique (par exemple : l'engagement dans la milice pendant la Seconde Guerre mondiale). Il y a également certaines influences littéraires mal comprises. André Breton n'a-t-il pas prétendu, en 1933, que « l'acte surréaliste le plus simple consistait à descendre dans la rue, révolver au poing, et à tirer au hasard dans la foule » (cité par Albert Camus, L'Homme révolté, p. 120, Gallimard, 1951.)
    Quant aux fanatiques européens qui partent en Syrie pour satisfaire leur pulsion criminelle dans les rangs du Djihad, on peut avancer que leur option religieuse n'est qu'un prétexte à la négation de leur propre échec ontologique. Pourquoi choisir le mauvais côté, celui du mal, au lieu de rejoindre le camp des Kurdes, comme l'a déjà fait une poignée d'Occidentaux ? Une brigade internationale pour soutenir les Kurdes ! Au contraire, ils choisissent le camp des tueurs les plus néfastes et les moins défendables. Pour ces psychopathes désaxés, on peut évoquer une motivation de substitution aux valeurs et aux principes moraux de notre propre culture.


    Je signale enfin une rediffusion d'une émission de France Culture « Les Pieds sur terre » 20/11/2015) https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/retour-sur-deradicalisation-3-les-jeunes-filles-aussi-r
    Deux jeunes filles musulmanes qui ont suivi les radicaux en Syrie sont prises en charge, à leur retour, par une cellule de désembrigadement, mise en place par l'anthropologue Dounia Bouzar (Les Sirènes du Djihad, par Joséphine Lebard, Télérama n° 3447, p. 134.)

     

    P.-S. : Cette crise existentielle se situe dans une période de transition entre l'adolescence et l'âge adulte. N'arrivant pas à s'insérer dans une société qui néglige trop les cas particuliers et ne parvenant pas à rassembler les éléments de leur construction, ces jeunes à la dérive vont se perdre dans une phase régressive de déconstruction. C'est alors qu'ils sont happés par l'idéal fondamentaliste livré en kit de bazar par leurs relations maghrébines de l'école ou du quartier, déjà influencés par les propagandistes religieux.

     


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