image : domaine public
Jean Hameau, médecin français né à La Teste-de-Buch le 5 octobre 1779, mort à Bordeaux le
1er septembre 1851 d’une septicémie foudroyante, à la suite d’une opération d’un ongle d’orteil
incarné effectuée sans aseptie. Praticien, biologiste et naturaliste : son herbier médicinal est
une référence en matière de phytothérapie. Homme politique, poète et philosophe, maire de La
Teste-de-Buch de 1844 à 1848. Médecin inspecteur des bains de mer du bassin d’Arcachon de
1838 à 1851.
Précurseur de Louis Pasteur, Jean Hameau ouvre de nouvelles perspectives à l’étiologie (étude
des causes des maladies) et à la thérapeutique de plusieurs maladies infectieuses humaines et
animales (paludisme, pellagre, choléra, morve du cheval). Actif comme médecin à La Teste-de-
Buch et dans les localités voisines pendant quarante-quatre ans, de 1807 à 1851.
Sa formation (1794-1800) :
Dès l’âge de quinze ans, il se passionne pour la médecine de terrain auprès du docteur
Desquives exerçant à Ychoux (Landes). En 1797, il suit les cours de l’École de santé de Paris,
puis intègre l’École pratique où professent Jean-Nicolas Corvisart, Philippe Pinel et Jean-Louis
Baudelocque. En 1800, il participe au centre de la vaccine (vaccination anti-variolique)
présidé par le professeur Joseph-Ignace Guillotin.
Son activité de médecin (1801-1851) :
De retour au pays en 1801, il pratique activement la vaccine dans une région marécageuse très
exposée au paludisme, aux fièvres palustres et aux fièvres typhoïdes. Son ardeur et son zèle
lui valent, en 1802, une médaille d’or du département.
En 1804, il obtient le grade d’officier de santé à Bordeaux, puis exerce à Arès jusqu’en 1806. Le
6 mai 1807, à Montpellier, il est reçu docteur en médecine, après avoir soutenu sa thèse
intitulée : « Essai sur la topographie physico-médicale de la Teste-de-Buch ». En 1810, il publie
une première description de la transmission de la morve du cheval à l’homme.
En 1812, il traite les fièvres intermittentes et le paludisme par de fortes doses de quinquina
dès la première crise : « Il n'y a pas de création spontanée, tout naît du germe » (Jean Hameau,
1812).
Pendant plus de dix ans, à partir de 1818, il combat la pellagre ou mal de La Teste, maladie due
à la malnutrition. Il traite la dysenterie et les diarrhées avec de l’eau salée, les fièvres palustres
avec le quinquina et les fièvres typhoïdes avec l’ipéca (Ipécacuanha). Il n'utilisait que des
produits naturels.
En 1835, il publie un essai intitulé : « Quelques avis sur les bains de mer », se rapportant
à son expérience de médecin de l’établissement Legallais qu’il a contribué à créer.
Il souligne les avantages des bains chauds pour traiter la démence mentale ; il préconise
les bains de mer pour soigner la tuberculose. En cela, on peut voir en Jean Hameau
un thalasso-climatothérapeute.
En 1836, il publie « Étude sur les virus » (mémoire sur la pathogénie des virus). Cinquante ans
avant Louis Pasteur, qui était chimiste et non point médecin, il envisage la présence d’anticorps
dans l’organisme, imagine la fabrication de vaccins vivants atténués par addition d’agents
infectieux (virus, bactéries), recommande l’aseptie et l’antiseptie, suggère l’utilisation de
médicaments toxiques pour ces germes. En 1837, devant la Société royale de médecine de
Bordeaux, il expose ce travail sous le titre : « Réflexions sur les virus ». Il préconise une
nouvelle thérapeutique à base de quinquina pour réduire de graves maladies contagieuses
comme le choléra ou la malaria. Il est toujours actif pour combattre une nouvelle épidémie de
choléra à La Teste-de-Buch, de juillet à décembre 1849.
Son activité de maire (1844-1848) :
Le 17 juin 1844, Jean Hameau est nommé maire de La Teste-de-Buch par ordonnance
royale de Louis-Philippe Ier. Il assumera deux mandatures avant d’être révoqué en 1848
par arrêté gouvernemental. Il exerce ses fonctions officielles dans sa propre maison,
l’Hôtel de Caupos (aujourd’hui La Centrale) qu’il occupe de 1824 à 1844. Parmi ses
décisions importantes en début de mandat, en octobre 1844, citons la construction de la
halle et celle de l’hôpital Saint-Aimé. Très attaché à la justice sociale et attentif aux
problèmes économiques et sociaux, il fait part au préfet, le 16 décembre 1846, de l’état
de grande détresse dans laquelle se trouve la classe ouvrière de sa commune. Il tente
vainement de mettre en place un « atelier national » pour lutter contre la mendicité.
Néanmoins, il doit faire face à quelques démêlés, notamment avec le comte d’Armaillé,
usager du domaine public des Prés Salés depuis 1845, qui reprochait au maire la
construction de la route menant de La Teste-de-Buch à Eyrac (Arcachon), car elle endiguait une
partie de ses terrains.
Le 22 octobre 1845, il fait adopter par le conseil municipal le projet de voie ferrée
Bordeaux-Bayonne avec une bifurcation à Lamothe (secteur de Facture), ce qui engage un
nouveau conflit avec le propriétaire de la ligne.
Parmi les œuvres de Jean Hameau,
médecin testerin qui a ouvert la voie à la virologie et à l’infectiologie modernes :
1807 - Essai sur la topographie physico-médicale de La Teste-de-Buch.
Thèse de doctorat en médecine soutenue à Montpellier le 6 mai 1807.
1835 - Quelques avis sur les bains de mer.
1836 et 1847 - Étude sur les virus.
⚓ Références :
Jean Hameau — Wikipédia (wikipedia.org)
AMIS DE JEAN HAMEAU | Facebook
Hameau, Jean (1779-1851) (idref.fr)
Jean Hameau: the La Teste doctor who paved the way for Pasteur - Invisible Bordeaux
⚓ Orientations bibliographiques :
Jacques BATTIN. - Un médecin précurseur, Jean Hameau (1779-1851) et le Bassin d'Arcachon
autrefois ; préface de Michel Suffran. - Saint-Quentin-de Baron : Les Éditions de l'Entre-deux-
Mers, 2008. - (Collection Archives et chroniques d'Aquitaine).
Jean-Marie CHABANNE. - Jean Hameau, médecin humaniste : Roman biographique. -
Nantes : Éditions Amalthée, 2013.
⚓ Textes complémentaires :
Jacques LATRILLE (1933-). - Un savant girondin oublié, sinon méconnu : le docteur
Jean Hameau. In : Bulletin de la Société Historique et Archéologique d'Arcachon
et du Pays de Buch (n° 94, 4e trim. 1997). - SHAA_094.pdf (shaapb.fr)
Marie NONCLERCQ. - Du quinquina à la quinine. In : Revue d'histoire de la pharmacie, 77e
année, n° 281-282, p. 215, 1989 - Du quinquina à la quinine - Persée (persee.fr)
Jean-Sébastien VAUME (1746-ca 1840). -
Réflexions sur la nouvelle méthode d'inoculer la petite vérole avec le virus
des vaches par J.-S. Vaume,... | Gallica (bnf.fr)