Biographie
Jean-Marie Lacrampe naquit à Lourdes (Hautes-Pyrénées) le 4 mai 1855, mourut dans la même ville le 5 mars 1917, à l'hôtel de l'Univers (non à Paris, comme l'indiquent certaines sources), en présence de son ami Eugène Duviau, archiviste de la ville. Fils de Léon Lacrampe et de Marie-Anne Seyrès, Jean-Marie Lacrampe épousa, le 26 février 1881, Jeanne Pérez (1856-1937). Ils eurent quatre enfants : Marie (1874-1959), épouse de Pierre-Joseph Bonnasse (Receveur des Contributions Indirectes à Lourdes, descendant de François de Béarn-Bonasse dit «Capitaine Bonasse», gouverneur du château de Lourdes en 1569) ; Adrien (1876-1965), sculpteur talentueux (cependant méconnu), auteur notamment d'un buste de son père, de la plupart des chapiteaux de l'église paroissiale et d'une statue de Bernadette Soubirous placée à l'entrée de l'Hôtel de Ville [6] ; Gaston (1882-19..), greffier à Lourdes ; Henri (1892-1927), greffier à Argelès-Gazost. De source familiale sûre, Marie et Adrien - les deux premiers enfants du couple Lacrampe-Pérez - sont nés avant le mariage de leurs parents et ont été reconnus par leur père à la naissance : ils furent légitimés par acte de mariage le 26.02.1881. La même source confirme l'ordre de leur venue au monde : Marie (18.09.1874), Adrien (18.07.1876), Gaston (16.02.1882) et Henri (1892).
CARRIERE :
Après avoir été formé par des architectes de renom (dont Paul Selmersheim, architecte des Monuments historiques de Paris et Hippolyte Durand, architecte diocésain), Jean-Marie Lacrampe fut nommé architecte de la ville le 1er janvier 1883, puis directeur de l'école de dessin en 1901, où il avait déjà enseigné cette matière de 1881 à 1887 (sa générosité était évidente : il donnait aux pauvres des cours de dessin gratuits). Il reçut les Palmes Académiques et fut nommé Officier de l'Instruction publique en 1912.
ŒUVRE :
Il exerça parallélement les activités d'architecte municipal (1881-1917), d'architecte des Sanctuaires (1894-1917) et d'architecte civil [2] :
En tant qu'architecte municipal, il fit exécuter les travaux suivants : égouts de la ville, abattoir municipal de Darrespoueys, Ecole laïque des garçons, rue de Langelle, agrandissement de l'Ecole des filles et de l'Hospice municipal, achèvement de l'église paroissiale du Sacré-Cœur, construction de l'Hôtel des Postes (1912), des bâtiments d'angle des Halles (1896), ainsi que des magasins dits Bancs de la Grotte (1912). [2]
Comme architecte des Sanctuaires, il succéda à ses collègues Léopold Hardy et Pierre Simian, en devenant directeur général des travaux de la Grotte. Il édifia les rampes d'accès et les escaliers d'accès à la Basilique de l'Immaculée-Conception, ainsi que les deux clochetons (1908) situés de part et d'autre de la coupole centrale ; il acheva la décoration des treize chapelles du Rosaire et mit en place le mobilier religieux. Il dirigea la construction de la chapelle de la Réconciliation, le percement du couloir central de la crypte et l'édification de l'imprimerie. Il fut aussi l'architecte de la Maison des Pères (1892), ainsi que de la plupart des couvents du pays (Auxiliatrices en 1894 ; Assomption ; Sœurs Bleues, route de Bartrès), agrandit le Carmel, acheva le couvent de l'Immaculée-Conception des Sœurs Bleues (route de la Forêt) et l'Hospice N.D. des Douleurs (Saint-Frai). A titre gracieux, pour les Frères de Ploërmel, il fit construire l'Ecole libre des garçons Saint-Joseph (1893), rue de Bagnères. [2]
Comme architecte civil, il édifia notamment plusieurs hôtels somptueux : le Grand Hôtel Moderne (construit en 1896 pour Benoîte Toulet, épouse de Jean Soubirous) v. note ; les hôtels Gallia & Londres (1894), Chapelle et Parc, Beauséjour ; les hôtels de l'Univers, du Boulevard, des Pyrénées ; mais aussi les villas Roques (1900 ; Hôtel de Ville actuel), Rachel et Gazagne, Fourneau (château de Soum) ; et en 1893, rue de la Gare, sa propre maison aux effets décoratifs (ancienne villa Campbell, puis Canone). Hors de la ville, il créa les plans de l'hôtel du Parc et l'Hôtel de Paris (1886) à Cauterets, d'un autre hôtel à Barèges, du château de Castandet (Landes), propriété du député Benjamin Dulau (1887). [2]
Il a également dessiné des monuments funéraires, notamment le cénotaphe belge situé au cimetière de l’Égalité.
L'architecte Ernest Seyrès, son neveu et héritier spirituel, lui succédera comme architecte municipal. De par ses fonctions de directeur de l'école de dessin depuis 1901, Jean-Marie Lacrampe fut le formateur de nombreux tailleurs de pierre qui firent la réputation de la ville (« la pierre calcaire de Lourdes »). [2]
✯ TECHNIQUE ARCHITECTURALE :
"Le style architectural se rattache au style dit "éclectique" en vogue durant la deuxième moitié du XIXe siècle et le début du XXe siècle, également appelé style néo-Louis XIII, dont une illustration souvent citée est l'Hôtel du Palais de Biarritz. Les caractéristiques essentielles en sont : la variété des matériaux de construction (pierres de type différent, marbre, ardoise, briques ou un succédané de couleur rouge), l'absence de symétrie, des lucarnes dans les toits, des références à l'antique (colonnes de marbre)."
(Source : notice WIKIPEDIA sur JEAN-MARIE LACRAMPE)
✎ PORTRAIT :
Le peintre lourdais Louis-Antoine Capdevielle (1849-1905) signa le portrait de Jean-Marie Lacrampe, architecte à Lourdes, huile sur toile, 95 × 72 cm, conservé par la Mairie de Lourdes. Voir la photo de Jean OMNÈS sur son site : [6] "Patrimoines du Pays des Vallées des Gaves, de Lourdes à Gavarnie. 3 - Les personnages célèbres du pays".
VOIR AUSSI LA NOTICE WIKIPEDIA : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_Lacrampe
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⚓ INAUGURATION DE LA PLAQUE "PARVIS JEAN-MARIE LACRAMPE"
Photo : Jean OMNÈS (page Facebook).
SUR LE SITE INTERNET DE LA VILLE DE LOURDES (HAUTES-PYRÉNÉES) ►
Le parvis Jean-Marie Lacrampe a été inauguré le vendredi 09 décembre 2016 à 16h00, devant l’entrée principale de la mairie. Dans son allocution, Mme Anjélika Omnès, élue déléguée au patrimoine, a indiqué le rôle éminent de Jean-Marie Lacrampe (1855 – 1917) dans la construction du Nouveau Lourdes, après les Apparitions. Celui qui fut à la fois architecte municipal et architecte de l’Œuvre de la Grotte, fut le concepteur de nombreux bâtiments dont la plupart font encore partie du quotidien des Lourdais : l’école Honoré Auzon, les halles, le château de Soum (ancienne villa Fourneau), la mairie (ancienne villa Roques), le kiosque, les rampes de la basilique du Rosaire, la librairie du Sanctuaire, la chapelle du Carmel, l’hôtel Moderne… Liste non exhaustive.
Alors que l’élue et Mme Colonel, architecte des bâtiments de France, dévoilaient la plaque apposée sur le mur de la mairie, la mémoire du grand architecte lourdais trouvait sa juste récompense.
ALLOCUTION ►
INAUGURATION DU PARVIS JEAN-MARIE LACRAMPE :
Texte lu par Anjélika Omnès, déléguée au patrimoine, texte de Jean-François Labourie archiviste de la ville :
Merci à toutes et à tous d’être présents ici en cette fin d’après-midi pour rendre hommage à l’architecte Jean-Marie Lacrampe, qui fut un grand Lourdais.
Au cours de son immense carrière, il supervisa l’urbanisme du Nouveau Lourdes, celui d’après les Apparitions ; Jean-Marie Lacrampe fut également l’architecte de bâtiments publics et privés qui font encore partie de notre quotidien.
Cependant, il eut l’infortune de mourir pendant l’année 1917, année terrible de la Grande Guerre, et sa mémoire tomba dans l’oubli pendant des décennies.
Bien que nous nous approchons du centenaire de son décès, je suis particulièrement heureuse au nom de Madame le Maire et du Conseil Municipal, de réparer une injustice aujourd’hui, et d’inaugurer cette plaque qui restera apposée sur un bâtiment conçu par Jean-Marie Lacrampe, cette villa Roques qui est aujourd’hui le cœur battant de la démocratie lourdaise.
Né à Lourdes en 1855 dans une famille de petits commerçants, Jean-Marie Lacrampe est élève de l’Ecole des Frères de Lourdes où, brillant élève, il se distingue par ses aptitudes au dessin. Vers l’âge de 16 ans, il entre en apprentissage auprès de son premier maître, l’architecte Louis Soulas, qui deviendra en 1878 l’architecte municipal d’Argelès-Gazost.
Puis, le jeune Lacrampe monte à Paris. Il poursuit son apprentissage auprès du prestigieux Paul Selmersheim, architecte des Monuments historiques de Paris.
A l’âge de 20 ans, en 1875, il est appelé sous les drapeaux et se trouve affecté au 2ème Régiment du Génie de Montpellier. Au cours d’une manœuvre de construction de pont, il est victime d’un accident : il est réformé.
Il rentre à Lourdes et achève sa formation au service de l’architecte Hyppolyte Durand, spécialiste de l’architecture médiévale. Durand est le bâtisseur de la basilique supérieure. Durand est aussi l’architecte de la villa Eugénie à Biarritz et de l’éblouissant château de Monte-Cristo, la demeure rêvée de son propriétaire, Alexandre Dumas.
En 1879, âgé de 24 ans, Jean-Marie Lacrampe s’installe à son compte à Lourdes.
Ainsi débute une carrière prolifique qui dure 38 ans.
Jean-Marie Lacrampe est un architecte aux multiples facettes :
D’abord,
1 > Architecte municipal
Il est nommé en tant que tel en 1881, à l’âge de 26 ans et le restera jusqu’à sa mort en 1917. Il travaille pour cinq maires tout au long de neuf mandats. Son travail consiste à accompagner la construction du « Nouveau Lourdes », et de transformer une petite ville en cité internationale de pèlerinage.
Il dirige des travaux de génie civil, comme les égouts, et conçoit de grands monuments publics : l’école des garçons en 1893 (actuelle école Honoré Auzon), les abattoirs, la halle dont il dessine les bâtiments d’angle, le kiosque, l’hôtel des Postes et sa coupole en 1913, qui sera détruit en 1957 pour la construction de l’actuel bâtiment.
Il règle les grands dossiers de l’urbanisme, comme l’alignement des rues. Il réalise également en 1911 l’architecture des « bancs de la Grotte. Bel exemple d’architecture commerciale.
Mais Jean-Marie Lacrampe s’investit non seulement pour sa ville, mais encore plus pour ses compatriotes. Ayant bénéficié de l’apprentissage auprès de ses maîtres, son but est d’améliorer à son tour la formation professionnelle des jeunes Lourdais. Il obtient de la mairie la création d’une école de dessin et d’art décoratif, dont la mission est de former les tailleurs de pierre de Lourdes (on en dénombre plus de 300 à la fin du XIXe siècle). L’idée est de leur transmettre « l’art du dessin », conforme aux nouvelles techniques issues de la géométrie descriptive. Les tailleurs de pierre lourdais n’oublieront jamais les bienfaits prodigués par Lacrampe à leur corporation.
Puis,
2 > Architecte de l’Œuvre de la Grotte
En 1892, il devient le collaborateur de Léopold Hardy, l’architecte de la basilique du Rosaire qui fut aussi l’architecte en chef des Exposition Universelle de Paris, en 1867 et 1878. Puis lui succédera en tant qu’architecte de l’Œuvre de la Grotte en 1894, et le restera jusqu’à sa mort. Il est le seul exemple de haut responsable travaillant à la fois pour la commune et le sanctuaire de Lourdes.
Il réalise notamment pour le Sanctuaire l’aménagement de chutes d’eau sur le Gave, la construction de la première centrale électrique et de l’Imprimerie en 1894 (aujourd’hui la librairie), le percement du couloir central de la crypte en 1903, les deux clochetons pour le jubilé du Cinquantenaire des Apparitions en 1907, le nouvel Abri des pèlerins en 1911, le passage souterrain entre la crypte et la maison des Chapelains.
Au cours de ces travaux, Jean-Marie Lacrampe, l’homme de la pierre de taille, n’hésite pas à utiliser le béton armé, ce qui démontre son ouverture d’esprit ; il est vrai qu’il s’était déjà adapté à l’architecture en fer, avec les halles. La revue Le béton armé, créée en 1898 et vouée à répandre les bienfaits de cette technique novatrice, pointe les travaux de Lacrampe dans le domaine du Sanctuaire, et ce dès 1902.
3 > Architecte des maisons religieuses de Lourdes
Il agrandit le Carmel de Lourdes et construit sa chapelle. Il achève le couvent des Sœurs Bleues commencé par Simian. Il agrandit l’hôpital saint-Frai et construit l’école des garçons Saint-Joseph.
4 > Architecte décorateur
Jean-Marie Lacrampe dessine beaucoup. Son travail au Rosaire connait une certaine notoriété, notamment auprès des familles fortunées qui font des dons pour l’accomplissement des travaux. Ainsi dessine-t-il un vitrail destiné à un hôtel particulier de Neuilly ; ou des monuments funéraires destinés au cimetière de l’Egalité, pour de grandes familles. Dans ce même cimetière, fin 2015, a été exhumé un monument oublié, le cénotaphe belge, et dont la plaque de bronze porte la signature de l’architecte.
5 > Architecte civil
Il construit des hôtels somptueux.
À Lourdes : l'hôtel Moderne, son chef d’œuvre, commandé par Benoite Soubirous née Toulet, figure typique de ces femmes qui construisirent Lourdes ; l’hôtel Gallia et Londres ; l’hôtel Chapelle & Parc ; l’hôtel Beauséjour.
À Cauterets, il bâtit l’hôtel du Parc.
Il travaille également pour une clientèle privée. Lacrampe est l’architecte des grands hôteliers lourdais du début du XXe siècle : Benoite Soubirous, encore elle, lui fait construire la villa privée qui prendra le nom de son gendre, la villa Roques, siège de l’actuelle mairie devant laquelle nous nous trouvons. Somptueuse villa construite en quatre pierres de taille différentes, dans un style néo Louis XIII, fidèle à l’éclectisme architectural de l’époque. Les villas Gazagne et Rachel, où sont aujourd’hui répartis les services de la commune, sont également signés Lacrampe.
Jules Fourneau, propriétaire de l’hôtel d’Angleterre, lui commande également sa villa privée, aujourd’hui dénommé château de Soum, autre bâtiment municipal.
Ajoutons sa propre résidence au 21 avenue de la Gare.
Enfin, Benjamin Dulau, président du Syndicat des Entrepreneurs de Travaux Publics de France, lui commande son château, à Castandet dans les Landes, près d’Aire-sur-l’Adour. Pour Lacrampe, il s’agit d’une sorte de consécration, car son architecture est ici « exportée » : le château est construit en pierre de Lourdes, transportée par train jusqu’à Aire-sur-l’Adour.
Voilà un bilan non exhaustif de l’œuvre architecturale de Jean-Marie Lacrampe
Jean-Marie Lacrampe s’est marié en 1881 avec Jeanne Pérez, ils ont eu quatre enfants. Son fils Adrien est devenu sculpteur ; on lui doit la maquette sculptée de la grotte de Massabielle qui servira pour la construction de la réplique dans les jardins du Vatican en 1902, ainsi que de nombreux chapiteaux de l’église paroissiale du Sacré-Cœur.
Dans les dernières années de sa vie, il est secondé par son neveu, Ernest Seyrès, qui lui succédera comme architecte municipal. Jean-Marie Lacrampe décède à Lourdes, à hôtel de l'Univers, le 5 mars 1917. Le jour de son enterrement, dans l’église comble, tous les tailleurs de pierre pleuraient leur bienfaiteur.
L'importance de l’œuvre architecturale de Jean-Marie Lacrampe est évidente : il a quelque part façonné le Lourdes d’aujourd’hui. Je suis donc particulièrement heureuse de donner son nom à ce parvis de la mairie, à cette agora qui donne accès à notre maison commune, à notre magnifique mairie qui porte en elle tout le génie de Jean-Marie Lacrampe
Je tiens à remercier :
-l’arrière-petite-fille de l’architecte, Mme Madeleine Sarrat-Bonnasse, qui a fait don à la commune des archives de l’architecte,
- ainsi que Michel Sarrat, son arrière-petit-fils, qui a œuvré pour restaurer sa mémoire.
- Jean-François Labourie, archiviste de la ville, qui a participé pour la reconnaissance de Jean-Marie Lacampe, notamment au cours des Journées du Patrimoine en 2015 ;
- M. Roland Darré, maire de Bourréac, qui milite lui aussi pour la cause de Jean-Marie Lacrampe en mettant en ligne une notice complète sur une encyclopédie numérique ; il est l’initiateur de la présente cérémonie.
- M. Jean Omnès, auteur du site Patrimoines-Lourdes-Gavarnie, pour sa curiosité, son attachement et l’incessant travail consacré à la divulgation de notre patrimoine local.
PHOTOS DE JEAN OMNÈS ► https://www.facebook.com/jean.omnes.5/posts/999331386839489
PHOTOS DE ROLAND DARRÉ ► https://photos.google.com/share/AF1QipOaex5u9WNNA2QVSWKqs4U7T3t0YPtJ8tT9yGi54_ydTy5Fq4MoNx0rSxSrQrkW1Q?key=UjZwc1VsM2JSV2pSWGVTaS1LOUVaaG9DS0s5dThB
⚓ LE CÉNOTAPHE BELGE DU CIMETIÈRE DE L'ÉGALITÉ (LOURDES), par Jean-Marie LACRAMPE, architecte.
Texte et photos de Jean-François LABOURIE, archiviste de la Ville de Lourdes.
(pour agrandir l'image, cliquer sur chaque photo).
Texte de Jean-François LABOURIE, archiviste de la Ville de Lourdes :
CÉNOTAPHE BELGE
Il existe au cimetière de l’Égalité de Lourdes un monument commémoratif dédié aux pèlerins belges décédés à Lourdes. Situé à la jonction des ilots 5 et 6 (mur Est), ce monument n’abrite aucun cercueil, c’est donc un cénotaphe.
Le conseil municipal du 27 avril 1898 a donné une suite favorable à une «demande du comité de pèlerinage belge» pour une «plaque commémorative au cimetière (…)sur laquelle serait gravés tous les noms des Belges décédés et inhumés à Lourdes depuis 1858.»
La demande est formulée par Émile Christophe, un des fondateurs de l’Hospitalité Notre-Dame de Lourdes. En 1897, année du premier pèlerinage belge (6 trains pour 2300 pèlerins), est créé un vice-consulat belge à Lourdes (Annales Notre-Dame de Lourdes, mai 1897, p. 25). Émile Christophe est nommé vice-consul, et c’est en cette qualité qu’il fait sa requête auprès de la municipalité.
Plus tard, Emile Christophe deviendra un élu de la municipalité et jouera un rôle important au moment de la Séparation de l’Église et de l’Etat. Il meurt à Paris le 9 février 1922.
Le monument est composé, de bas en haut : dans son chapiteau en demi-cercle figure le blason de l’Hospitalité belge, fondée en 1895 et dont le nom précis est Hospitalité de Notre-Dame de la Croix. Plus bas, l’inscription : « Les Belges à leurs compatriotes ». Dessous, nous lisons une liste de 22 noms : il s’agit de Belges décédés et inhumés à Lourdes. Enfin, au plus bas une plaque en bronze, gravée. On lit dans une police de caractère néo-gothique :
« RECONNAISSANCE /A/LA/VILLE
DE/LOURDES
J/CAZAUX- E/CRISTOPHE
MOUTOU ETANT
ETANT CONSUL/DE
MAIRE BELGIQUE
J/LACRAMPE/ETANT/ARCHITECTE/DE/LA/VILLE »
Trois blasons sont gravés, de gauche à droite : celui de la ville de Lourdes, celui de la Vierge, celui du royaume de Belgique qui représente un lion.
La surprise de ce monument tombé dans l’oubli est celui de son architecte, Jean-Marie Lacrampe (1855-1917) qui fut architecte municipal, celui du Sanctuaire, des maisons religieuses, architecte privé et décorateur. Il dessina des pierres tombales au cimetière de l’Égalité. Ce cénotaphe ajoute une pierre à son œuvre déjà considérable. Il symbolise les relations fortes entre la Belgique et la cité mariale, relations alimentées sans fléchir par les pèlerins, mais aussi avec les refugiés belges au cours des deux guerres mondiales.
JFL
⚓ LIRE AUSSI : "Jean-Marie Lacrampe (1855-1917), architecte", par Jean-François Labourie :
http://ubac.eklablog.com/jean-marie-lacrampe-par-jean-francois-labourie-archiviste-a122813966
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Bibliographie
[1] Hommes et femmes célèbres des Hautes-Pyrénées / Christian Crabot et Jacques Longuet, 1994.
[2] Lettre adressée à Monsieur le Maire de Lourdes / Roger Mézaille, Jean Labourie et Jean-François Labourie ; juillet 2008. - PLAIDOYER POUR L'ATTRIBUTION D'UN LIEU RAPPELANT LE SOUVENIR DE L'ARCHITECTE.
[2 bis] Notice biographique de Jean-Marie Lacrampe / Jean-François Labourie, archiviste de la Ville de Lourdes ; 01/08/2014. - ON PEUT CONSULTER CERTAINS PLANS ET PIECES PRIVEES DE JEAN-MARIE LACRAMPE AUX ARCHIVES MUNICIPALES DE LOURDES.
[3] Les Ecoles communales de Lourdes / Roger Mézaille.
[4] Lourdes, ville mariale : un développement foudroyant / Jean-Pierre Thomas. In : Revue VMF, n° 246 (6 nov. 2012).
[5] Personnalités des Hautes-Pyrénées : dictionnaire biographique / Jean-Pierre Thomas, 1999.
Index biographique français = Französischer biographischer Index = French biographical index / compil. Tommaso Nappo. Tome 4, Munich : K. G. Saur, 2004.
⚓ RESSOURCES ELECTRONIQUES :
[6] Patrimoines du Pays des Vallées des Gaves, de Lourdes à Gavarnie :
http://www.patrimoines-lourdes-gavarnie.fr/
[6 bis] Patrimoines du Pays des Vallées des Gaves, de Lourdes à Gavarnie. 3 - Les personnages célèbres du pays :
http://www.patrimoines-lourdes-gavarnie.fr/patrimoine-humain/43-3-les-personnages-celebres-du-pays
[6 ter] Pour la mère de JML (Anne-Marie Seyrès) : LISTE NOMINATIVE DE RECENSEMENT DE POPULATION DE LOURDES 1876, ... http://www.archivesenligne65.fr/arkotheque/navigation_facette/fiche_detail.php?f=ad65&ref1=8747
[7] Louis-Antoine Capdevielle :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Antoine_Capdevielle
[8] Basilique de l'Immaculée-Conception de Lourdes :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sanctuaires_de_Lourdes#Basilique_de_l.27Immacul.C3.A9e_Conception
[9] Lourdes, ville mariale : un développement foudroyant / Jean-Pierre Thomas. In : Revue VMF, n° 246 ( 6 nov. 2012) :
http://www.radiopresence.com/IMG/pdf/VMF_246_sommaire.pdf
[9 bis] L'Église paroissiale du Sacré-Cœur de Lourdes :
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_paroissiale_du_Sacr%C3%A9-C%C5%93ur_de_Lourdes
[10] Grand Hôtel Moderne / from Wikipedia, The free encyclopedia :
http://en.wikipedia.org/wiki/Grand_Hotel_Moderne
[10 bis] Grand Hôtel Moderne : histoire :
http://www.grandhotelmoderne.com/fr/5/histoire
[10 ter] wikiarquitectura http://fr.wikiarquitectura.com/index.php/Grand_Hotel_Moderne
[11] Journées européennes du Patrimoine 2015 (Lourdes, samedi 19 septembre) : «Sur les traces de l'architecte Jean-Marie Lacrampe» / par Simone Beugin. La Dépêche.fr (23/09/2015) :
[11 bis] Journées européennes du Patrimoine 2015 (Lourdes, samedi 19 septembre) : "Du Moyen Âge au ciel, le patrimoine a de l'avenir" / par A.G. Publié par La Dépêche.fr (16/09/2015) :
http://www.ladepeche.fr/article/2015/09/16/2177718-moyen-age-ciel-patrimoine-avenir.html
[11 ter] Conférence donnée à la Médiathèque de Lourdes, le 7 septembre 2018, par Mme Janine Colonel, Architecte urbaniste en chef des Bâtiments de France / article publié par le site Lourdes-Actu le 10 septembre 2018.
[12] Lourdes et ses vallées : Chroniques bigourdanes / site de Roger Mézaille, Maître d'École :
[13] Elec (ECOLE DES CHARTES) : Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle.
Hippolyte DURAND (1801-1892) : http://elec.enc.sorbonne.fr/architectes/193
[14] CAPITAINE BONASSE (ca 1505 - 13 avril 1570) : http://ossau-katahdin.fr/de-bearn-bonasse-dit-le-capitaine-bonasse/
François de Béarn-Bonasse (ca 1505 - 13 avril 1570) : http://www.mount-royal.ca/heritage/getperson.php?personID=I9578&tree=godbout
v. note :
NOTE DE JEAN OMNÈS CONCERNANT LE GRAND HÔTEL MODERNE (Lourdes), publiée le 21.02.2016 sur la page FB "Les Amis du Lavedan et du Pays Toy" :
"En fait, c’est Benoite Toulet-Soubirous qui s’est occupée de la construction de l’hôtel. Son mari, était une relation de la famille paternelle de Bernadette (via les grands-parents). Elle a épousé un Jean ou Yantot (et non Jean-Marie, comme parfois mentionné, prénom du petit frère de Bernadette) Soubirous, originaire comme elle, des environs de Rieulhès. Admirable femme d'affaire, Benoite a laissé utiliser son nom de Soubirous pour obtenir plus facilement d'importants crédits auprès des banquiers et attirer une clientèle européenne mondaine. Elle n'a jamais, d'après les dires locaux, affirmé elle-même être l'épouse d'un parent de Bernadette. La confusion se faisait toute seule.
Et cette confusion fut entretenue, par le fait que l’un des hôtels de Benoite, l’hôtel de La Chapelle, voisin du grand Hôtel Moderne, tomba dans l’escarcelle de sa petite-fille Lanoé, qui épousa Marcel Soubirous, fils de Jean-Marie Soubirous, frère de Bernadette.
En entrant dans le Grand Hôtel Moderne, on est aussitôt transporté dans le faste de la « Belle Époque » avec sa décoration intérieure Art Nouveau comprenant de magnifiques lambris en bois, des plafonds richement décorés et des sols en mosaïque colorée.
Si c'est ma photo (Lacrampe) elle a été prise au premier étage de la mairie où l'on peut toujours admirer le tableau posé sur un chevalet. J'ignore si Grace Kelly a fréquenté l'hôtel, ce n'est pas indiqué sur le livre d'or."
Réponse de Michel SARRAT le 21.02.2016 :
Grace de Monaco vue par ma sœur, à l'entrée de l'Hôtel Moderne, le 7 juillet 1961.
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